Drame de Mélilia: Podemos fuit ses responsabilités et s’en prend au Maroc

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Irene Montero
Irene Montero, ex ministre espagnole et députée européenne ©AFP

Podemos, l’ex enfant terrible de la politique espagnole, renoue avec ses anciennes habitudes et interpelle la Commission européenne au sujet du drame de Mélilia afin que l’institution ouvre une enquête indépendante sur ce triste événement où 23 candidats à l’immigration ont trouvé la mort lors d’un assaut sur la clôture de l’enclave, en 2022.

Le parti Podemos n’aime pas être trop dans l’ombre et serait prêt à tout pour accaparer les feux des projecteurs. La formation d’extrême gauche dirigée par l’ex ministre Ione Belarra a saisi, lundi dernier, via une lettre la présidente de la Commission européenne (CE), Ursula Von der Leyen.

Dans cette missive, le parti qui a perdu de son aura politique (4e force politique au sein de l’alliance avec Sumar) prétend vouloir jeter toute la lumière sur le tragique assaut de migrants sur l’enclave de Mélilia le 24 juin 2022. Podemos exhorte la CE à « obliger » le gouvernement espagnol à enquêter sur ce qu’il dénomme un « massacre« .

Cette requête intervient au lendemain du second anniversaire de cette tragédie humaine. De même, la formation appelle les instances européennes à prendre « des mesures de responsabilité » concernant les événements. Ironie de l’histoire, ou plutôt sa grotesquerie: Podemos faisait partie de la coalition gouvernementale, avec le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) qui dirigeait le pays, quand le drame a eu lieu en 2022. A présent qu’il est hors circuit, le parti se permet de bomber le torse et s’érige en défenseur de la veuve et de l’orphelin.

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La lettre a été envoyée par les nouvelles députées européennes de Podemos, Irene Montero (ministre de l’Egalité à cette période) et Isa Serra, le jour de la commémoration des deux ans de la tentative de centaines de personnes de traverser la frontière entre Nador et Mélilia. « Deux ans après cet événement, ni le Maroc ni l’Espagne n’ont mené une enquête adéquate sur ce qui s’est passé, et loin de prendre des mesures de responsabilité, l’impunité et l’opacité ont perduré« , dénoncent-elles.

Les eurodéputées rappellent que « le Ministère public espagnol a classé l’enquête sur les faits en décembre 2022 et que le Ministère public marocain a fait de même ». En somme, le recours à l’instance européenne est une réponse à la décision souveraine marocaine de classer l’affaire, après des mois d’enquête.

De plus, elles demandent l’intervention de Bruxelles pour garantir l’enquête sur les crimes et la responsabilisation de leurs auteurs. « Il est essentiel de garantir l’accès des victimes à la vérité, à la justice et à la réparation, ainsi que de s’assurer que de tels épisodes extrêmement graves ne se reproduisent pas », argumentent-elles.

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