États-Unis: le fils de Biden coupable de détention illégale d’arme à feu

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Hunter Biden, fils du président américain Joe Biden, au Capitole à Washington, le 10 janvier 2024. KEVIN LAMARQUE / REUTERS

Le fils de Joe Biden, Hunter Biden, a été jugé mardi coupable par la justice américaine de détention illégale d’arme à feu en 2018, sur fond d’addiction au crack, et en pleine campagne du président pour sa réélection face à Donald Trump.

Joe Biden a réaffirmé dans un communiqué qu’il « accepterait la conclusion de cette affaire » et qu’il « respecterait la procédure judiciaire ».

C’est la première condamnation pénale contre un enfant d’un président américain en exercice.

« Je suis le président mais je suis aussi un père. (La Première dame) Jill (Biden) et moi aimons notre fils et sommes si fiers de l’homme qu’il est aujourd’hui », a écrit Joe Biden qui lui avait déjà témoigné au début du procès de son « amour infini » tout en s’engageant à ne pas le gracier.

A peine ce procès conclu à Wilmington dans le Delaware (est), le fief des Biden, la Maison Blanche a annoncé que le dirigeant démocrate de 81 ans s’y rendait dans la journée pour retrouver son fils cadet.

Avant cela, Joe Biden, qui s’apprête à affronter le 5 novembre son rival républicain, a prononcé un discours sur la limitation de la prolifération des armes à feu, un fléau aux Etats-Unis.

Hunter Biden est sorti du palais de justice souriant et tenant les mains de sa belle-mère Jill Biden et de son épouse Melissa Cohen Biden. Il s’est déclaré dans un communiqué « davantage reconnaissant (…) que déçu » du verdict.

Il encourt en théorie jusqu’à 25 ans de prison mais une peine alternative pourra être aussi décidée.

Lire aussi. Biden se moque de Trump: « Un enfant de six ans »!

Après deux semaines de débats, souvent en présence de Jill Biden, les 12 jurés ont répondu « oui » aux trois chefs d’accusation: deux sur des mensonges dans les documents nécessaires à l’achat d’un revolver en octobre 2018 et un troisième sur sa détention illégale.

Cet ancien avocat et homme d’affaires de 54 ans, reconverti en artiste-peintre, comparaissait depuis le 3 juin pour avoir menti sur sa consommation de drogues en achetant un revolver de type Colt Cobra dans une armurerie.

Devant la presse, le procureur spécial David Weiss qui a instruit l’affaire a dénoncé « les choix illégaux qu’a faits le prévenu alors qu’il était en proie aux addictions, son choix de mentir sur un formulaire gouvernemental lorsqu’il a acheté l’arme puis son choix de détenir cette arme » en octobre 2018.

Il se « savait consommateur de crack ou dépendant », avait martelé durant le procès un autre procureur, Leo Wise.

L’avocat de Biden, Abbe Lowell, avait au contraire assuré que son client « ne consommait plus de drogues » quand il avait acheté l’arme, laquelle « n’a jamais, jamais été chargée, portée ou utilisée pendant les 11 jours où elle a été en sa possession ».

« Les crimes de la famille Biden »

Le Parti républicain, aux ordres de Donald Trump, cherche depuis longtemps à éclabousser Joe Biden à travers les déboires de son fils, jusqu’à ouvrir une enquête en destitution du chef de l’Etat. En cause: les affaires de Hunter en Ukraine et en Chine.

Jusqu’à présent, aucune preuve compromettante n’a été apportée.

L’équipe de la campagne Trump a fustigé un « procès qui n’est rien d’autre qu’un moyen de détourner l’attention des véritables crimes de la famille Biden qui a amassé des dizaines de millions de dollars de Chine, Russie et Ukraine ».

« Le règne de Joe Biden le corrompu sur l’empire familial criminel des Biden touche à sa fin le 5 novembre », a tonné la campagne du milliardaire républicain, lequel a été jugé coupable le 30 mai dans un procès retentissant à New York pour paiements dissimulés à une star de films X. Une première historique contre un ancien président des Etats-Unis.

Descente aux enfers

Ce procès de Hunter Biden s’est focalisé sur ses addictions à la drogue et à l’alcool: l’accusation est allée jusqu’à montrer une photo prise par une ancienne petite-amie le montrant torse nu dans son bain, une pipe à crack dépassant de sa main.

Les procureurs ont diffusé des extraits audio de son autobiographie (« Les Belles Choses ») où il raconte ne s’être jamais remis de la mort en 2015 de son frère Beau Biden d’un cancer du cerveau, à 46 ans.

Enfants en 1972, les deux frères avaient survécu à un accident de voiture ayant tué leur mère et leur soeur.

Hunter Biden décrit aussi dans son livre sa descente aux enfers, ses errances en quête de drogue autour de supérettes miteuses et échecs de désintoxication de 2015 à 2019.

En 2018, il vivait une histoire sentimentale avec la veuve de Beau, Hallie Biden. C’est elle qui avait découvert le revolver et l’avait jeté à la poubelle. Elle, ainsi que la première épouse de Hunter Biden et l’ancienne petite amie de 2018 ont toutes confirmé ses addictions.

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