France: à quoi va ressembler le second tour des législatives

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France: à quoi va ressembler le second tour des législatives
Le fondateur du parti de gauche La France Isoumise (LFI), membre de la coalition de gauche du Nouveau Front Populaire (NFP), Jean-Luc Mélenchon prononce un discours après l'annonce des résultats du premier tour des élections législatives françaises, le 30 juin 2024 à Paris. © Arnaud Finistre/ AFP

Des candidats de 18 à 81 ans, quatre fois plus de duels que de triangulaires, une mobilisation et des reports de voix incertains… Après deux jours de désistements en cascade, voici une physionomie du second tour des élections législatives.

Dimanche 7 juillet, 49,3 millions de Français sont de nouveau appelés aux urnes pour élire leurs députés après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron et une victoire du Rassemblement national (RN) au premier tour. Vu le nombre de députés élus directement dimanche dernier, 501 sièges restent à pourvoir ce dimanche. Après les 224 désistements de candidats qualifiés, la physionomie du second tour a complètement changé avec une diminution massive du nombre de triangulaires (de 306 à 90) et, en conséquence, un bond des duels (de 190 à 408), d’après un décompte de l’AFP à partir des données officielles du ministère de l’Intérieur publiées mercredi.

Il faut compter également sur deux quadrangulaires. Les candidats du RN sont engagés dans 147 duels contre le Nouveau Front populaire (NFP), 124 contre la majorité présidentielle et 39 contre LR. Curiosité dans la seconde circonscription de Guyane: le député sortant de gauche Davy Rimane sera seul … contre lui-même. Faute d’avoir atteint 25% des inscrits pour l’emporter dès le 1er tour, il est contraint à un second tour. L’autre candidate sans étiquette, Sophie Charles, s’est désistée.

L’appel à faire barrage au parti à la flamme a été amplement suivi. Sur les 224 retraits de candidatures intervenus avant l’heure limite de 18H00 mardi, environ 58% viennent du NFP et 36% du camp présidentiel. Les candidats des formations principales de gauche (PS, PCF, écolos, LFI) se sont désistés 88 fois quand ils sont arrivés derrière les macronistes et le RN, sur 91 possibles. Trois se maintiennent au second tour, dont deux candidats LFI et un communiste.

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Les candidats Renaissance/Horizons se sont désistés 78 fois derrière les candidats du NFP et du RN, sur 91 possibles, dont 25 fois derrière un candidat LFI, sur 33 possibles. Deux candidats ont renoncé à participer au second tour après avoir pourtant déposé leur candidature. Il s’agit du candidat Modem dans la 8e circonscription du Rhône, Dominique Despras, et de France Moreau, candidate du NFP dans la 5e circonscription de Maine-et-Loire, où un candidat RN s’est maintenu à la dernière minute. Intervenus après l’heure limite, ces retraits ne sont pas officiels, mais les deux ex-candidats ne fourniront ni profession de foi ni bulletins de vote.

Dans désormais 197 circonscriptions, le RN, initialement en situation de triangulaire ou en quadrangulaire, fait désormais face à un adversaire unique, susceptible de bénéficier de reports de voix. Quelque 173 désistements ont eu lieu dans des circonscriptions où, en cas de report parfait des voix obtenues par le désisté au 1er tour, le candidat du « front républicain » pourrait engranger au moins 5 points d’avance sur le RN. C’est le cas notamment pour François Ruffin dans la Somme, s’il bénéficie de toutes les voix de la candidate Renaissance, qui s’est désistée.

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Dans 55 circonscriptions, un report parfait des voix donnerait même une avance confortable de plus de 25 points au « front républicain », comme le macroniste Jean-François Rousset dans la 3e circonscription de l’Aveyron, opposé au ciottiste Pierre-Antoine Fèvre. En revanche, dans 14 circonscriptions, même un report parfait des voix du candidat désisté offre moins de 5 points d’avance sur le RN.

Et dans 10 circonscriptions, les désistements ne devraient rien changer: l’addition des voix du candidat désisté et du candidat restant reste inférieur au nombre de voix du candidat RN au 1er tour. Enfin, le taux de participation reste la grande inconnue de ce second tour qui arrive au début des vacances scolaires: à son plus haut depuis 1997, elle a atteint 66,71% dimanche dernier.

Des 1.094 candidats se présentant au second tour, 40% sont des femmes. L’âge moyen tous genres confondus approche 49 ans. La benjamine et le doyen des candidats se trouvent chez le RN. 63 ans séparent Clémence Naveys-Dumas, 18 ans dans la 7e circonscription de Gironde, et José Gonzalez, 81 ans, dans la 10e des Bouches-du-Rhône.

Les cadres constituaient le corps professionnel le plus représenté avec 177 d’entre eux dans le public et 135 dans le privé, devant les professions libérales (119) et les professeurs et professions scientifiques (100). 19 agriculteurs, 8 policiers ou militaires et 23 élèves et étudiants sont également dans la course.

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