Harvard: le fabuleux destin du prodige marocain Abdallah Lamane

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Samira Sitaïl, Ambassadrice du Maroc en France, en compagnie du jeune étudiant Abdallah Lamane.
Samira Sitaïl, Ambassadrice du Maroc en France, en compagnie du jeune étudiant Abdallah Lamane.

À 24 ans, Abdallah Lamane est devenu le premier Marocain admis au programme doctoral conjoint en ingénierie médicale entre Harvard et le MIT, aux Etats-Unis. Issu de parents immigrés, son parcours exemplaire, marqué par la persévérance et l’excellence, a été salué par l’ambassadrice du Maroc en France, Samira Sitaïl.

Abdallah Lamane a récemment marqué les esprits en devenant le premier Marocain admis à un programme doctoral conjoint entre Harvard et le MIT. Originaire de Chanteloup-les-Vignes, une ville ouvrière des Yvelines tristement célèbre pour le film “La Haine”, le jeune homme de 24 ans a surmonté des obstacles immenses pour atteindre les plus hauts sommets académiques.

Un départ modeste et des parents déterminés

Les parents d’Abdallah ont migré en France il y a 35 ans, avec l’espoir d’offrir un avenir meilleur à leurs enfants. Son père a été contraint d’abandonner ses rêves de faire des études en mathématiques pour travailler comme nettoyeur, un emploi qu’il a occupé toute sa vie. “Mes parents nous ont toujours dit, à mon frère, ma sœur et moi, que nous devions fournir deux fois plus de travail, mais qu’on pouvait réussir”, se souvient Lamane.

Pour gagner leur vie, ils ont été contraints de devenir nettoyeurs jusqu’à la fin de leurs jours et de vivre dans des banlieues parisiennes à faibles revenus, où personne ne croit en vous”, a écrit l’étudiant dans une publication sur Linkedin. “En grandissant, mes parents m’ont toujours appris que l’éducation était le seul moyen d’échapper à cette situation et d’accéder à des conditions sociales plus élevées”, poursuit-il.

Malgré les difficultés financières et l’absence de soutien éducatif direct, ses parents ont toujours insisté sur l’importance de l’éducation. “Ils me faisaient faire mes devoirs devant eux pour s’assurer que je travaillais sérieusement”, raconte l’étudiant. Ce soutien indéfectible a été crucial dans son parcours.

Un parcours scolaire exemplaire malgré les défis

Après un passage au lycée à Conflans-Sainte-Honorine, Abdallah commence une première année en PACES avant de se réorienter vers une prépa à Janson de Sailly, l’une des plus prestigieuses de Paris. Conscient de son retard académique par rapport à ses camarades issus de milieux favorisés, il redouble d’efforts: “J’arrivais avec un niveau bac. Je me suis retrouvé devant des lycéens qui avaient fait le programme de maths de prépa en terminale!”.

Lire aussi. « Du très haut niveau »: l’épreuve de maths du bac marocain vue par les profs français

Les défis financiers ne tardent pas à se faire sentir. “J’ai fini par aller voir la CPE (conseiller principal d’éducation) pour lui expliquer ma situation. C’était la première fois de ma vie que j’osais parler de mes finances dans le milieu académique”. Grâce à l’aide de son CPE, il obtient une place en internat et une bourse supplémentaire, ce qui lui permet de continuer ses études.

Malgré les disparités et la pression, il garde “cette rage de travailler” et intègre la CentraleSupélec. Ses efforts sont récompensés lorsqu’il décroche une bourse pour un semestre à Stanford, où il découvre une association aidant les étudiants de première génération. À la fin de son stage, il termine son année de césure à Harvard, dans un hôpital de la faculté de médecine.

Aujourd’hui, je suis plus qu’heureux de partager la dernière étape de mon parcours de formation après mon Master à CentraleSupélec: j’ai été admis au programme doctoral conjoint Harvard-MIT Health Sciences and Technology (HST) à partir de septembre 2024, où j’approfondirai mes intérêts de recherche dans les applications de l’IA à la médecine”, se félicite l’étudiant marocain.

 

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Un engagement envers les jeunes défavorisés

De retour en France, Lamane s’engage auprès de l’association “Viens voir mon taf”, qui aide les collégiens des lycées à trouver des stages. “J’ai une responsabilité dans le sens où je dois aider les grandes écoles à mettre en place des actions qui visent à combattre les obstacles que j’ai eus, à travers mon expérience”.

Pour Abdallah, il est essentiel de permettre aux jeunes issus de milieux défavorisés d’accéder aux grandes écoles, considérées comme des ascenseurs sociaux. Aujourd’hui, il se prépare à débuter une thèse entre le MIT et Harvard, avec l’ambition de se lancer dans l’entrepreneuriat.

Une reconnaissance nationale

Lamane a été reçu par l’ambassadrice du Maroc en France, Samira Sitaïl.  “Fierté que de recevoir Abdellah Lamane, élève-ingénieur de CentraleSupélec, 1er marocain reçu au programme doctoral en ingénierie médicale « Health, Sciences and Technologies » de MIT et la prestigieuse Harvard Medical School de Boston aux Etats-Unis. Félicitations”, lit-on dans un tweet de l’ambassade.

Le parcours d’Abdallah Lamane est un témoignage vibrant de la puissance de la persévérance et de l’éducation. Il incarne l’espoir et l’inspiration pour de nombreux jeunes issus de milieux défavorisés, montrant que, malgré les obstacles, tout est possible avec du travail et de la détermination.

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