Sahara: des socialistes défient Sanchez et affichent leur soutien au Polisario

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Au moment où le chef des socialistes Pedro Sanchez s’emploie à faire taire les voix extérieures qui critiquent ses positions favorables aux intérêts du Maroc, voilà que ses camardes de la région autonome de Castille-et-Leon prennent de court leur parti et affichent, haut et fort, leur solidarité avec les séparatistes.

C’est de la sorte que le groupe parlementaire socialiste à l’Assemblée locale de Castille-et-Leon a pris le soin de déposer une proposition non de loi (PNL) (c’est-à-dire non contraignante, ndlr) dans laquelle il affiche un soutien sans équivoque à la cause des séparatistes.

Dans un langage puisé dans le narratif des membres du Polisario, ces élus locaux du parti au pouvoir appellent à une reconnaissance du Sahara comme étant “un territoire non autonome soumis au droit international qui n’a jamais appartenu au Maroc et dont il faut exiger la fin de l’occupation illégale et permettre l’exercice du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination”, soutiennent-ils.

En outre, l’initiative réclame la reconnaissance ce qu’elle dénomme “le pillage de ses ressources naturelles au Sahara par le gouvernement marocain”. En somme, la même rhétorique que ne cesse de répéter, à qui veut l’entendre, le mouvement séparatiste.  

La nièce du roi Felipe VI d’Espagne en détente dans le Sahara marocain

Interpellé à ce sujet, le gouvernement espagnol a rejeté catégoriquement cette démarche singulière, selon El Español, citant des sources diplomatiques. Pour l’Exécutif ibérique, cette proposition ne représente pas la position officielle du gouvernement, et va à l’encontre du programme électoral du Parti Socialiste pour les élections générales de juillet 2023, rappelle la primature espagnole. 

Brebis galeuses

Sur un autre registre, la démarche des socialistes ibériques s’étend aux prisonniers de droit commun et demande au gouvernement de Sánchez “d’exiger du Royaume du Maroc la libération immédiate des prisonniers politiques et de conscience sahraouis”, tout en reprenant à leur compte les discours répétés à satiété par les milices du Polisario concernant les « violations des droits de l’homme » dans les prisons marocaines.

En outre, ils sollicitent une augmentation du soutien financier et de la coopération à la population dans les camps de Tindouf. Aussi, demandent-ils que le gouvernement socialiste sollicite auprès des Nations Unies “la promotion d’une solution juste et définitive du conflit, qui implique que le peuple sahraoui exerce son droit à l’autodétermination par la tenue d’un référendum ».

Enfin, ils exhortent le gouvernement régional du PP-Vox de continuer à financer le programme «Vacances en paix» qui permet d’accueillir des enfants issus des camps de Tindouf en été. L’initiative parlementaire des socialistes, qui ne sera débattue qu’en septembre, n’a pas de chance d’aboutir mais cette première “rébellion” contre Sanchez pourrait en inspirer d’autres.

Il s’agit d’une tempête dans un verre d’eau qui n’a aucune incidence sur les relations bilatérales, mais il est sûr qu’elle sera mise à profit par les séparatistes, mais elle renvoie une image de dissension au sein du parti socialiste autour de la question du Sahara« , soutient cet ancien diplomate marocain en Espagne qui estime que le PSOE devrait rappeler à l’ordre ces voix dissonantes.

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