Tuta Absoluta, l’insecte qui ravage les plantations marocaines de tomates

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Dégâts de la Tuta Absoluta sur une tomate source agrimaroc.ma
Dégâts de la Tuta Absoluta sur une tomate source agrimaroc.ma

Dans la région d’Agadir, les plantations de tomates sont menacées par un type d’insecte connu sous le nom de Tuta Absoluta. Les pertes peuvent aller jusqu’à 35% des récoltes. 

Au Maroc, de plus en plus d’agriculteurs craignent toujours les effets de la mineuse sud-américaine de la tomate (Tuta absoluta). L’insecte ravageur menace les cultures mondiales en migrant d’un pays à l’autre depuis plusieurs années.

« Aucun producteur n’est épargné et tous luttent comme ils peuvent pour contenir le problème« , explique Oussama Machi, un agriculteur basé à Agadir dans le témoignage accordé à Fresh Plaza.

L’homme nuance sur les effets de l’insecte en affirmant que les producteurs nationaux ont toujours cohabité avec la Tuta Absoluta apparue au Maroc en 2008.

Pourtant, ce parasite ne ravage pas les cultures avec la même intensité. Les agriculteurs n’ont jamais oublié l’épisode de 2015, une année noire pour la tomate marocaine.

Oussama Machi souligne que « les pertes sont de l’ordre de 20 % du tonnage produit contre 35 % en cas de combinaison avec le virus ToBRFV », transmis par l’insecte.

Les dégâts, dit-il, dépendent du stade de production : « Si les tomates sont endommagées avant la récolte, il faut arracher les plantations« .

Généralement, la Tuta Absoluta enregistre un pic d’activité en juin. « L’insecte a pu développer une résistance aux pesticides autorisés tels que le chlorantraniliprole et l’abamectine« , précise-t-il.

Il déplore aussi que « l’Europe n’autorise cette année que cinq ingrédients actifs. L’exclusion des pesticides efficaces contenant du Spinosad complique la situation dans les cas de propagation de la Tuta Absoluta qui s’accélère en été, surtout dans les zones soumises à la chaleur et l’humidité ».

Lire aussi: Agriculture: : «les pays du Sahel peuvent s’inspirer du Maroc»

Il existe bien une autre solution. Celle de « la lutte biologique » en utilisant des prédateurs naturels. Elle a pour but de maintenir les populations d’organismes bioagresseurs en dessous d’un seuil de nuisibilité. Sauf que, selon Oussama Machi, « les agriculteurs marocains croient souvent que la lutte biologique contribue à la propagation du virus de la fièvre catarrhale ovine (virus qui touche le bétail) car les insectes utilisés sont des vecteurs mécaniques du virus ». Il ajoute que « il n’y a pas d’étude confirmée à ce sujet, puisque c’est une observation faite les agriculteurs ».

Par ailleurs, l’ONSAA (Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires) met à disposition des agriculteurs un nombre de recommandations afin de limiter la menace de la Tuta Absoluta. L’ONSA recommande ainsi la culture sous serre, afin de protéger les plants de l’extérieur avec l’installation d’un filet au niveau des ouvertures.

Par contre, au niveau des champs, mieux vaut prévenir tout risque en brûlant les restes des cultures contaminées et en éliminant les mauvaises herbes. Enfin, L’ONSAA conseille le recours à des pièges à eau en fixant des capsules de phéromones et en ajoutant de l’huile pour noyer les insectes. De ce fait, l’organisme de sécurité alimentaire et sanitaire propose la lutte biologique et la lutte chimique raisonnée comme moyens de lutte efficace contre ce parasite.

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