Un opposant kabyle recherché par Alger en garde-à-vue à Paris

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aksel bellabbaci afp
Aksel Bellabbaci, un opposant et haut responsable du Mouvement d'autonomie de la Kabylie (MAK). DR

Aksel Bellabbaci, un opposant et haut responsable du Mouvement d’autonomie de la Kabylie (MAK), est en rétention judiciaire à Paris, alors que l’Algérie demande son extradition pour des faits qualifiés de terrorisme, a appris l’AFP jeudi auprès du MAK et d’une source judiciaire française. 

Dans un communiqué, le MAK, classé comme organisation terroriste par Alger, a annoncé l’arrestation jeudi de Bellabbaci, « responsable de premier plan » du mouvement, qui « vit en France depuis de nombreuses années et est dans l’attente d’un statut de réfugié politique au pays de Voltaire ».

Cette arrestation fait suite à « une convocation de la police parisienne (…) en raison d’un mandat d’arrêt international émis à son encontre par l’Algérie, dans le cadre de l’affaire des incendies de forêt de 2021, ayant coûté la vie à plusieurs centaines de personnes en Kabylie. »

Une source judiciaire a confirmé que Bellabbaci « a été placé en rétention judiciaire dans le cadre d’une demande d’extradition émanant des autorités judiciaires algériennes qui le recherchent pour des faits qualifiés de terrorisme. »

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Bellabbaci, âgé de 41 ans, est le bras droit de Ferhat Mehheni, le président du MAK. Ce mouvement né dans le sillage du « Printemps kabyle » de 2001, est accusé par les autorités algériennes de racisme anti-arabe et d’avoir des visées « séparatistes« .

Bellabbaci ne s’est pas rendu en Algérie depuis août 2019.

Il fait partie des six membres du MAK classés « terroristes » par les autorités, selon un arrêté publié au journal officiel en février 2022.

Il est sous le coup de plusieurs condamnations par contumace en Algérie: 20 ans ferme en juillet 2023, perpétuité en novembre 2022 avec émission d’un mandat d’arrêt international.

Pour le MAK, cette arrestation « préfigure un précédent gravissime et dangereux ».

« L’Etat français cèdera-t-il, à l’aune d’intérêts géopolitiques, au viol des conventions de Genève, ainsi qu’à l’ensemble des droits et libertés fondamentaux garantis par les droits français, européen et international? », a encore interrogé le MAK.

Son cas devrait être abordé lors d’une prochaine audience à la chambre des extraditions de la cour d’appel de Paris.

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